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Dans l’agonie des lumières sourdes comment trouver le souffle face au vertige des sens....

Si les mots sont des brûlures alors je garde à jamais le mal en moi. Dans la cage de ma mémoire je reconstruis chaque jour une à une mes pensées. Comment pouvoir amortir la chute , refermer moi-même le piège.
Je n’aurai rien de plus que la nourriture de mon écriture et la trace de mes fantasmes. Je me détruis sans cesse davantage à voulir diriger ma plume au plus sombre et plus obscur de moi-même. Dans la déchirure des mots surgit la distance muette de mes souvenirs. Le venin du passé entaille ma chair et j’entends l’écho du cri de ma fragilité dans le néant absolu du temps mort.
Vivre encore après les griffures sur ma chair , entre les lumières et les ombres comment le vouloir encore. Comment calmer ces douleurs en tête d’épingles qui traînnent sur les photos froissées. Comment saisir le voile du danger pour le déposer sur les blessures où sommeille en ruine le doute d’un pardon. Dans la poussière de mes émotions éteintes comment retenir une main. Dans cet interminable combat entre moi-même et ce monde trop petit qui m’entoure où chercher la vérité. Ecrire pour soulager et me protéger sur un sentier trop vide de sens. Dans cette traversée du désert sans lumière où des masques bavards croisent mon regard c’est l’amour de notre passion commune qui m’accompagne. Comme un jaillissement de couleurs vives ton souvenir s’échoue encore sur ma peau. Il n’y a pire douleur que d’écrire sans toi. Dans ma colère lourde comment d’une écriture sanguine reprendre au vol le sens des phrases. La flopée de mes mots tombe dans un puit ouvert , ils errent ainsi dans l’angle d’une feuille et non au centre. En fermant les yeux un instant je retrouve parfois dans le coeur de la nuit les eaux bleues de nos pensées. Sous la pluie ardente de tes phrases mêlées comme des astres aux lueurs d’étoiles je me souviens sans mal de la force de ton murmure qui cognait contre moi. Je garde aujourd’hui la vapeur d’un rêve qui s’éloigne dans la fumée de ma vie. J’occulte ma passion à la craie de ma mémoire dans une amertume invivable. De notre amour mort je danse aujourd’hui dans un funèbre carnaval les yeux rivés sur ma plaie ouverte. De ceci je ne peux guérir encore le passé est toujours au présent. Tirant le fil du temps contre moi j’apprends seule à suivre dans le silence des voix fugitives. Dans cette attente je cherche un abri sous le toit d’un chant lugubre. Depuis ton absence se brûle dans mon coeur la torche noire de l’âme. Au beau milieu d’un rêve blanc s’achève l’éclipse de ton corps. Sur le palier de mon errance je lâche un instant le gouvernail . J’éparpille à travers le calque de mes angoisses le deuil de mes failles. Chaque jour sans toi le poison de ma douleur tranche sans cesse le noyau même des mots. Dans le fossé de mes phrases jonchent les ratures coriaces. Feuilles mortes aux lèvres de la vierge noire, branches englouties par-dessus une haie. Je me suis tue dans le rituel de mes pensées au fond de l’abîme dans lequel l’eau bleue maquille la souffrance nocturne. L’intensité d’un doute livre aujourd’hui de ma poitrine un râle oublié dans la violente mutation de mes pas. Dans l’alternance de mon écriture d’un air asphyxié se dresse son ineffaçable turbulence devant mes yeux. Il y a si longtemps que je n’ai pu écrire non esclave mais libre de remplir mes feuilles et de me perdre un instant dans le vent fou des mots. Comment écrire sans faille et ressentir de nouveau comme un glaive le tranchant de sa force contre soi. Dans la souffrance éteindre le feu de l’écriture qui brûle en moi comme des braises sur mes doigts. Rien n’arrête sa mouvance dans mon corps qui empêche le silence de ma pensée. Dans sa ronde aveugle elle me dévore peu à peu. Dans son sillage sanglant au goût de sel j’apprends à décrypter l’ambiguïté de son langage sourd , dénouer au revers de la lampe son invisible mystère. Dans le ballet des vers libres coule telle une rivière sans barrage le flux de l’expression , frêle navire à la coque fragile. Dans la nuit l’équipage des poètes maudits parlent une langue écorchée. Misèrables sourds atteints par la blessure des plaisirs nocturnes. Entre ciel et terre leurs doigts prisonniers dans le refuge des lettres. Destinée du mal dans cet orchestre diabolique qui reçoit plus de flèches tendues qu’un coeur endormi sur la poésie. Toujours ce combat dans l’arène littéraire où seul le guerrier prisonnier de ses gestes et de sa pensée s’abandonne aux caprices des lecteurs. Dans la boulimie de l’écriture féconde l’imaginaire dans un arbre aux ramifications sans fin. Comme la foudre terrase un vieux chêne il n’y a point de censure dans l’esprit libre. Seul l’élève perd ses pas derrière l’ombre d’un autre. La reproduction n’a de beau que le reflet dans le miroir de l’authentique tableau. Dans ma faiblesse ma force reste l’emreinte de ta pensée. Dans l’encre bleue je retourne dans mon mutisme, berceau de mes mots griffés. De là reste une énorme souffrance celle qui n’arrive pas à se souffrir elle même de ton absence....

ps:

Bonjour à tous , je ne sais pas si je me suis pas trompée de lieu de publication pour ce texte ...? Si c’est le cas veuillez me pardonner je suis nouvelle..!