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A propos de l'auteur

  • Valérie PEREZ

    Fondatrice de ce site et auteur de la majorité des articles mis en ligne.
    Professeur agrégée et docteur en philosophie.

Etude du texte de Montaigne

Objectif : montrer que l’Humanisme de la Renaissance est une étape fondamentale de notre civilisation moderne, qu’il met en jeu une découverte et redécouverte de l’autre, et que cette altérité sert de fondement à la compréhension de notre civilisation.

Dans le chap. 31 des Essais, Montaigne met en œuvre une méthode de connaissance qui lui est particulière. En effet, même s’il a lu les cosmographes de son époques, le philosophe préfère les témoignages oraux aux témoignages écrits. Il prise davantage les dires d’un « homme simple et grossier » que les écrits des savants.

Qui était cet homme simple ? A l’époque de Montaigne, un groupe de normands étaient partis à l’aventure, à la conquête du Nouveau Monde. Ce choix n’était pas valorisé par la société, mais leur récit de voyage étaient écoutés avec curiosité.

L’image du Nouveau Monde qui apparaît dans ce chapitre, est celle d’un monde surpassant non seulement l’âge d’or des poètes, « mais encore la conception et le desir mesme de la philosophie » car ses habitants vivent selon la nature et ignorent ce que nous croyons être les avantages de la civilisation. Leur sagesse est formulée en ses termes : « la vaillance contre les ennemis et l’amitié à leurs femmes ». C’est le 1er précepte qui est ici le plus développé. Nous en avons un exemple dans cet extrait, qui montre comment les habitants de ce Nouveau Monde se vengeaient de leurs ennemis.

Axes d’étude possible :

PARCOURS THEMATIQUE

-  Le cannibalisme : un problème philosophique, moral et éthique ; (Voir dans d’autre essais, la métaphore de l’appétit pour désigner le désir de la science, terme dévalorisé par Montaigne). Quel sens donner au cannibalisme dans un climat de guerre civile ? (Voir « qu’est-ce que la barbarie ? »)

-  Le thème de la guerre ;

-  Qu’est-ce que la barbarie : l’exemple des barbares met en valeur la barbarie de ceux qui se disent civilisés : celle des tortures (souvent mortelles) que les guerres de religion ont multipliées, et dont Montaigne affirme qu’elles ont plus de barbarie. Même s’il refuse et condamne le cannibalisme, l’européen fait pire.

-  La nature ;

-  La simplicité morale ;

-  Le courage devant la mort : une attitude calme et courageuse devant la mort est un dès grands thèmes des Essais. Cette attitude se trouve chez les primitifs qui vivent naturellement, et dans les belles âmes qui ont longtemps écouté la Nature et qui ont appris à se fier en elle en toute chose. Il ne s’agit pas d’un courage de dernière minute, mais d’une morale pratiquée tout au long de l’existence. Montaigne admire l’absence de peur chez les cannibales. Chaque jour ils manifestaient leur courage : c’est ce même courage qui leur permet d’affronter la mort avec indifférence. Telle est la leçon que la nature leur enseigne.

UN DISCOURS ARGUMENTATIF

Conclusion : les cannibales, les paysans, les animaux jouent un rôle important dans cette considération de la mort chez Montaigne, mais son modèle principal reste Socrate.