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A propos de l'auteur

  • Ludivine Romer

    Étudiante en 2ème année de licence de Lettres modernes à l’université de La Rochelle.

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  • Hadrien Laroche

    Hadrien Laroche

    (|ptobr)

Les Hérétiques est un roman écrit par Hadrien Laroche et publié en 2006, dont le titre évocateur fait référence aux personnages et à leurs histoires de vie.

L’hérésie se retrouve en effet au fil des pages comme un fil conducteur que l’écrivain ne quitte jamais. Le personnage de Hek, jeune homme malade à la recherche de ses origines, est construit sur des aberrations et des oppositions qui font clairement de lui un hérétique dans le sens où ses idées et ses pratiques (notamment l’inceste avec sa sœur cadette) sont opposées aux opinions généralement admises.

Le lecteur suit ainsi le parcours de ce jeune homme et de son ami d’enfance nommé Hans qui écrit à la première personne du singulier et commente les anecdotes que Hek, Henri jr (frère adoptif de Hek) et Marguerite (sœur adoptive de Hek) livrent tour à tour pour les expliquer au lecteur qui suit, bouche bée, les révélations de cette fratrie illusoire.

Il est évident que la tension continuelle du roman est accentuée par le fait que la mort règne en reine incontestée sur les Hérétiques. Le choix de celle-ci constitue la vraie question qui trône sur l’intrigue. Ce questionnement se retrouve tout d’abord à travers le personnage d’ Henri jr qui, ne supportant pas de ressentir du désir pour les hommes et se dénigrant constamment allant jusqu’à se qualifier lui même de « fils infécond », décide de se donner la mort. Ce décès brutal marquera éternellement Hek puisqu’il décidera, lui aussi, de se suicider. Seule Marguerite persiste dans un univers obscur et violent de prostitution et de drogue.
Les personnages du frère et de la sœur peuvent être vus comme des exemples qui servent à illustrer les choix qui se présentent à Hek : Vivre dans la douleur et la déchéance comme sa sœur ou mourir pour éviter toute souffrance morale ou physique comme son frère. Le choix semble alors d’une simplicité arrogante lorsque il est présenté sous la plume d’ Hadrien Laroche.

La notion de destin peut également être considérée comme un fil conducteur du roman. La scène où Marguerite, enfant, dort dans une tente avec ses frères et Hans qui profite alors de sa vulnérabilité pour la déshabiller et jouir de la vue de son corps nu sans défense annonce la vie qu’elle mènera plus tard puisque la drogue la rendra plus tard vulnérable et l’obligera à se prostituer pour survivre. La jeune femme deviendra esclave des hommes et de la tension sexuelle dont elle est victime depuis son enfance. De la même façon, Henri jr voit son frère adoptif proche du narrateur et se met à désirer des hommes instantanément. Comme si tout était écrit, les personnages suivent un chemin qu’ils ne contrôlent pas, le seul choix en leur possession est le choix de leur fin en abrégeant ses souffrances comme Henri jr et Hek ou en survivant coûte que coûte comme Marguerite.

Sous la plume détonante d’Hadrien Laroche, les personnages, d’apparence banale, ont des difficultés à communiquer, à créer des liens solides avec les autres êtres humains et se retrouvent finalement seuls face à leur destin. Comme le narrateur qui semble s’accrocher à son ami, Hek, alors que celui-ci n’hésitera pas à l’abandonner en choisissant la mort. Cela amène le lecteur à se demander ce que sa conscience lui dicterai à la place de Hek.
En somme, l’écrivain aborde le thème philosophique du libre arbitre propre à l’être humain à travers ses personnages tout en n’excluant jamais les côtés les plus obscurs et les vices les plus profond de ceux-ci ce qui contribue à les rendre plus humain.

L’homme est alors présenté comme une entité vide de passé, perdue dans le présent, désemparée face au futur.