Le malade imaginaire

Dans le monde du théâtre, reprendre une pièce de Molière est chose courante. Mais ce n’est pas pour autant chose facile. Alors la compagnie du Théâtre des deux tours a tout de même pris un risque considérable en représentant l’une de ces plus fameuses comédies, le Malade Imaginaire. Et le résultat est plutôt satisfaisant. La reprise modernisée reste tout de même fidèle à l’originale en alliant idéalement la comédie avec le ballet. Le choix des chansons donne toute l’originalité à ce classique (tel que la reprise de Allo maman bobo, l’envie ou la scarlatine), et les paroles s’accordent parfaitement avec les dialogues.

Joanick Jullien est idéal dans le rôle plutôt acrobatique d’Argan, cet éternel hypocondriaque réduit au statut d’enfant qui a constamment besoin d’assistance. Il est également bien soutenu par une distribution de qualité. La mise en scène, quant à elle, reste dynamique du début à la fin et nous propose un drôle de spectacle. Un spectacle qui peut toute de même paraître légèrement maladroit. Adeptes des situations comiques en tout genre, certaines scènes rentrent quelque fois dans le « surplus » et peuvent manquer de spontanéité, de légèreté. Cependant, la complicité des acteurs permet d’effacer ce (léger) détail négatif et font de la pièce en véritable succés. Cette remasterisation est à la fois fraîche et créative.

Il est clair que chacun des protagonistes prend beaucoup de plaisir à être sur scène. Une bonne humeur contagieuse qui nous permet de passer un bon moment avec la compagnie et de ne surtout pas s’ennuyer. C’est tout ce qui compte.