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A propos de l'auteur

  • Pauline Moinet

    Étudiante en 3ème année de licence de Lettres modernes à l’université de La Rochelle.

Accueil || Licence de Lettres || Tocqueville || « L’idée d’association chez Tocqueville » selon l’article de Cyrille FERRATON.

Compte rendu de l’article de Cyrille Ferraton , « L’idée d’association chez Alexis de Tocqueville » , in Cahiers d’économie Politique / Papers in Political Economy, 2004/1 n° 46, p. 45-65.

Dans cet article, il est question d’un procédé économique susceptible d’apporter une réponse efficace à certains problèmes sociaux liés à la vie en communauté. Il s’agit de distinguer les solutions proposées au problème du paupérisme et la doctrine de « l’intérêt bien entendu ». Tocqueville écrit sur le paupérisme pour réfléchir sur le rôle de l’association comme moyen de subvenir aux besoins des classes défavorisées. Il montre également l’intérêt que les économistes portent aux associations. Une question sociale subsiste qui s’intéresse sur l’association comme un mode d’organisation intermédiaire entre « assistance légale » et « charité individuelle ». Ensuite, il évoque l’association dans laquelle s’affirme « l’intérêt bien entendu » se démarquant de la doctrine sociale individualiste.

En lisant l’article, on peut se poser plusieurs questions : qu’est-ce que le paupérisme ? Pourquoi l’association est l’une des solutions au paupérisme ?

Pour Tocqueville, les pays industriels disposant des plus grandes richesses économiques possèdent aussi une forte pauvreté.
La cause principale du paupérisme serait l’industrialisation, mais alors pourquoi un progrès tel que l’industrialisation peut-il engendrer la pauvreté ?
L’auteur constate que le développement de de la société démocratique et industrielle n’a plus de lien moral et laisse sans ressource les classes défavorisées. Quelle(s) solution(s) contre l’inégalité sociales pourrait-on trouver ? Selon lui, lorsque l’on est sûr d’être aidé, on ne chercherait aucun moyen pour arranger sa situation. Pourquoi il y a t-il avec l’industrialisation, une insatisfaction des besoins ? Pourquoi l’évolution des sociétés engendre-t-elle le paupérisme ?

Telles sont, entre autres, les questions que nous pouvons nous poser en lisant l’article de Cyrille Ferraton.

Tocqueville propose deux remèdes au paupérisme des sociétés industrielles : la « charité légale » et la « charité individuelle ». Quelles sont les différences entre ces deux types de charité ? Sont elles fiables ? Quels sont leurs atouts et leurs inconvénients ? Ensuite, une autre question demeure, il y a t-il une relation entre individualisme et « charité individuelle » ?
L’association pourrait-elle remettre en question l’individualisme ? Ce serait un bon moyen d’aider les plus démunis. Pour Tocqueville, l’association doit être le « prix d’un travail », il en vient à dire que l’association doit être volontaire.

Il faudrait que les classes aisées augmentent leurs dons, or ne sont-ce pas justement ces classes-là qui sont les plus sujettes à l’individualisme ?
Tocqueville voit ensuite que l’association effacerait les inégalités et dit aussi que l’on peut être libre de poursuivre son intérêt personnel tout en s’engageant dans l’association. Mais peut-on vraiment s’occuper à la fois des autres et de soi ? Il prend l’exemple des patrons dans l’entreprise et l’on peut se demander si les patrons ne sont pas eux aussi tournés vers l’individualisme lorsque l’auteur montre comment ils traitent leurs employés...

Vient ensuite la question suivante : quelles sont les conséquences de l’individualisme dans le domaine économique ?

Tocqueville pose trois problèmes :

1) il faut donner à l’ouvrier industriel un « intérêt dans la fabrique »
2) les patrons ne recherchent que leur intérêt personnel
3) il y a eût peu de succès dans les associations entre ouvriers.

Il se pose alors deux questions principales sur l’association : sur quels types de comportement individuel s’appuie-t-elle ? Quel rôle jouent l’intérêt et le désintéressement dans l’association ?

Si chaque citoyen s’engageait dans le gouvernement de la société, il pourrait s’éviter la tyrannie de la licence selon Tocqueville. Il faudrait donc que chacun laisse son ego de côté afin d’avoir une meilleure entente avec son voisin. Mais quelle définition Tocqueville donne-il exactement de l’individualisme ? Quelles sont les conséquences pour la société ?

Selon lui, cela vient du fait d’un jugement erroné du citoyen sur ses propres besoins et ses devoirs sociaux. Serait-on aveuglés par nos besoins matériels ? Le citoyen a également tellement confiance en lui, qu’il serait poussé à « la contemplation de soi-même ». Peut-on peut-être associer individualisme et égocentrisme, voir nombrilisme ? On se couperait de tout pour ne s’intéresser qu’à soi. Pourquoi la première jouissance matérielle est l’argent, « l’amour des richesses » selon Tocqueville ?

Pour l’auteur, l’individualisme n’amènerait le citoyen qu’à tenir compte de ses intérêts privés. Selon lui, c’est parce-que les citoyens n’ont aucun sentiment d’obligation à l’égard des autres, que les inégalités sociales se développent, l’individualisme serait-il alors un facteur du paupérisme.

Tocqueville distingue entre deux types d’associations, quelles sont-elles ? quels sont leurs buts ?

L’association serait une solution à l’action individuelle.
En quoi « l’intérêt bien entendu » en est-il le principe moteur de ? Selon lui la réponse à cela,c’est lorsque la personne s’occupe uniquement de ses affaires privées laissant à d’autres, la gestion des affaires publiques.

Ensuite Tocqueville se demande comment intéresser les citoyens aux affaires publiques. Et selon lui, il faudrait un sacrifice individuel, ce qui veut dire laisser de côté quelque temps, son égocentrisme.

Vient ensuite la question de savoir comment la liberté du citoyen avec laquelle il peut satisfaire ses jouissances matérielles, dépend aussi de son engagement et de sa participation dans les affaires publiques. C’est en faisant des petits sacrifices qu’on maintiendrait la liberté économique. A-t-on donc notre rôle à jouer dans l’équilibre de la société ?

L’on peut conclure que « L’intérêt bien entendu » entraîne des petits sacrifices individuels, ce qui pourrait remettre en cause l’idée d’individualisme. Cela mènerait à une mutuelle assistance que les citoyens auraient finalement besoin.
Pour Tocqueville, ce n’est pas un dévouement mais une serviabilité, donc pour lui le désintéressement et l’intérêt individuel sont entremêlés.
L’association pour Tocqueville est finalement une sorte d’alternative économique et sociale parmi d’autres. Pour lui, la démocratie nécessite le développement de nouvelles solidarités telle que l’association, ce qui est contre l’idée d’individualisme de départ.