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A propos de l'auteur

Celui qui n’avait jamais vu la mer
J.-M.G. Le Clézio ( né en 1940 )
Editions Gallimard

Il n’avait rien dit à personne, mais il avait déjà tout préparé à ce moment-là, c’est certain. Il avait tout préparé dans sa tête, en se souvenant des routes et des cartes, et des noms des villes qu’il allait traverser. Peut-être qu’il avait rêvé à beaucoup de choses, jour après jour, et chaque nuit, couché dans son lit dans le dortoir, pendant que les autres plaisantaient et fumaient des cigarettes en cachette. Il avait pensé aux rivières qui descendent doucement vers leurs estuaires, aux cris des mouettes, au vent, aux orages qui sifflent dans les mâts des bateaux et aux sirènes des balises.
_ C’est au début de l’hiver qu’il est parti, vers le milieu du mois de septembre. Quand les pensionnaires se sont réveillés, dans le grand dortoir gris, il avait disparu. On s’en est aperçu tout de suite, dès qu’on a ouvert les yeux, parce que son lit n’était pas défait. Les couvertures étaient tirées avec soin, et tout était en ordre. Alors on a dit seulement : « Tiens ! Daniel est parti ! » sans être vraiment étonnés parce qu’on savait tout de même un peu que cela arriverait. Mais personne n’a rien dit d’autre, parce qu’on ne voulait pas qu’ils le reprennent.

_ Mais si nous, nous nous taisions, par contre en haut lieu l’affaire faisait du bruit. Les professeurs et les surveillants étaient convoqués régulièrement dans le bureau du Proviseur, et même à la police. De temps en temps les inspecteurs venaient et ils interrogeaient les élèves un à un pour essayer de leur tirer les vers du nez.
_ Naturellement, nous, nous parlions de tout sauf de ce qu’on savait, d’elle, de la mer.

Rédaction :

Sujet 1 : ( sujet d’imagination ) - Imaginez une suite immédiate à ce texte dans laquelle le narrateur raconte son interrogatoire par un inspecteur de police ( ou des inspecteurs de police ) ; évitez de n’utiliser que du style direct pour rapporter les paroles.