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Les avocats du salopard, la défense de l’indéfendable

La défense d’Émile Louis, criminel reconnu coupable de pédophilie et de meurtres, est à l’honneur dans ce film de Joseph Beauregard. Le réalisateur souhaitait par curiosité montrer en quoi le métier d’avocat est difficile et que malgré les horreurs commises par Émile Louis, il reste un homme à défendre. De plus, cela a été une occasion pour le réalisateur de constater que la nouvelle génération d’avocats prenait bien plus à cœur cette affaire que les vétérans... C’est à travers un documentaire filmé au jour le jour par Beauregard que l’austérité appliqué par préjugé aux avocats se met à disparaître.

Les quatre avocats d’Émile Louis répondent à leur manière à la question : « Suis-je un salaud parce que je défends un salaud ? ». Leur première rencontre avec le pédophile remonte au 1er octobre 2004. Ainsi débute la longue démarche du procès où la défense perd petit à petit son influence.
A travers une réalisation sur fond d’audiences aux séances de travail autour d’une plaidoirie à quatre voix, des échanges avec la presse judiciaire aux pauses déjeuner, le film explore les coulisses du procès pour révéler la noble part du métier d’avocat : la défense de quiconque.

La réalisation, très rudimentaire, se rapproche au plus près de la vie des quatre défenseurs au jour le jour. Le spectateur observe alors le déroulement et la complexité de l’affaire. Chaque avocat a sa propre personnalité et opinion sur ce crime mais il s’agit avant tout d’unir les forces présentes. Ce qu’ils arrivent très bien à faire entre confrères. Entre les réunions de travail tardives, les soirées-repas pour se détendre, la fatigue chez les avocats se révèlent mais il faut tenir bon, car la défense de leur client compte avant tout ! Après chaque étape du procès, les médias arrivent en masse pour couvrir l’affaire et chacun des avocats est quémandé. Chaque intervention des journalistes est une attaque afin de faire vaciller la défense, révéler au monde qu’Émile Louis mérite la prison. Le stress se ressent chez les confrères et mêlé à la fatigue, l’épreuve est rude.

Le procès avance inexpugnablement, et ce qui est caché par les avocats depuis le début du documentaire finit par être révélé : Émile Louis est indéfendable. Le jour du verdict final, la surprise ne se ressent pas chez les confrères mais on sent malgré tout une déception. Le fait d’avoir perdu le procès représente tout de même une peine pour les avocats, qui savent qu’Émile Louis a été condamné pour vingt années de prison et aux dédommagements des familles des victimes.

Louis Bouysse et Vincent Mariet

Pièces jointes