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A propos de l'auteur

  • Charlotte ROUSSEL

    Étudiante en 2ème année de licence de Lettres modernes à l’université de La Rochelle.

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  • (|ptobr)

Parce qu’il constitue la clé de cet ouvrage, nous allons ici étudier le second chapitre du tome I de De la démocratie en Amérique de Alexis de Tocqueville.

Afin d’étudier en profondeur ce chapitre, nous allons répondre à divers questions, destinées à éclaircir notre lecture :


- En regardant les pages 69-70, regarder le principe méthodologique et reformuler l’idée sous-jacente :

Il se dégage du texte une idée de caractère national puisque les hommes semblent déterminés, « tout entier » dès leur naissance, voire par leur nation.
Cette idée est, par ailleurs, clairement explicitée par la phrase : « Les peuples se ressentent toujours de leur origine ».
De plus, l’homme ne peut s’étudier lui-même du fait de son ignorance.

Du point de vue méthodologique, le texte effectue une gradation puisqu’il part de l’individu et l’étend à la société toute entière.

-page 71 : phrase qui résume cette démarche :

A la page 71, la phrase : « Lorsque après avoir étudié attentivement l’histoire de l’Amérique, on examine avec soin son état politique et social, on se sent profondément convaincu de cette vérité : qu’il n’est pas une opinion, pas une habitude, pas une loi, je pourrais dire pas un événement que le point de départ n’explique sans peine » résume clairement cette démarche.

-Qu’est-ce qui marque une civilisation avancée à la page 71 ? (signe)

Une civilisation s’avère avancée lorsqu’elle a la capacité de s’analyser elle-même : elle peut ainsi être une définition de l’Histoire (« ce degré de civilisation qui porte les hommes à l’étude d’eux-mêmes »)

-page 72 : Quelle organisation politique Tocqueville favorise-t-il ?

Alexis de Tocqueville favorise la « souveraineté du peuple », un gouvernement communal avec une certaine idée d’association, ce qui suppose l’implication des citoyens.

- fin page 72 : Comment explique-t-il la démocratie en Amérique et quel mot fait le lien avec l’idée de départ de la page 70 ? Relier cette idée avec ce qui est dit à la page 76.

Pour Tocqueville, la démocratie se base sur une absence de supériorité sur les autres. La pauvreté et le malheur se révèlent également être garants d’égalité pour le peuple d’Amérique.
Le mot « germe » présent à la page 70 fait le lien avec l’idée de caractère national du début du passage.

Cette même idée se retrouve à la page 76 où Alexis de Tocqueville explique que les puritains se réfugient en Amérique dans leurs malheurs et principes austères.
Ce ne sont, par ailleurs, pas les plus heureux ni les plus puissants qui s’exilent en ce pays : une pleine égalité des hommes domine donc.

-page 73 : Quelle analyse fait-il du sol américain ?

Le terme « propriété » est une notion philosophique.
Le sol américain repousse, pour Tocqueville, l’aristocratie territoriale : le propriétaire défriche seul son terrain pour pouvoir en vivre mais si celui-ci lui est transmis de manière héréditaire cela n’en fait pas pour autant un bien aristocratique puisqu’il s’agit d’une propriété foncière héréditairement transmise.

-page 75 : Quelles sont les 2 ou 3 idées principales qui fondent la base de la théorie sociale des Etats Unis ?

C’est sur les Etats de la Nouvelle Angleterre que ce sont fondées les bases de la théorie sociale des Etats Unis.
Les principes de la Nouvelle Angleterre ont d’abord pénétré les Etats voisins avant de s’étendre à toute la nation américaine.
Par ailleurs, les hommes qui vinrent peupler la Nouvelle Angleterre permirent de fonder une société unie sans pauvreté ni richesses.
Enfin, c’est avant tout le désintéressement de ces hommes qui a permis la fondation de ces principes puisque ces derniers cherchaient avant tout à faire triompher une idée bien précise.

-page 76 : expliquer l’expression « ces pieux aventuriers ».
Comment il la justifie à la page 77.

L’expression « ces pieux aventuriers » vient de l’idée puritaine puisque ce sont des hommes puritains qui ont colonisé l’Amérique à ses débuts.

A la page 77, Tocqueville justifie cette expression par l’idée que ce peuple puritain est un grand peuple, prédestiné à occuper cette terre par la volonté divine.
C’est ce que l’historien Nathaniel Morton rapporte dans ses écrits.

-pages 78-79, 82 : Comment expliquer, qualifier le travail de l’historien ?

L’historien Nathaniel Morton relate avec force détails les actes des puritains venus coloniser la Nouvelle-Angleterre.
Epris de principes et profondément croyants, il loue leur piété et se fait même leur porte parole (« c’était un devoir sacré pour nous ») afin que « les générations à venir apprennent à louer le seigneur » (page 77). Exalté, l’historien en perd même toute objectivité et prend délibérément parti pour son peuple qu’il valorise en toute occasion.
Emplis de vertu, les puritains sont ainsi porteurs d’ « expressions pleines d’une véritable tendresse chrétienne » (page 78) et entourés d’amis qui savent les soutenir en toute occasion (page 78).
Le récit de l’historien s’avère enfin teinté d’exagération puisqu’il fait l’apologie de ces colons, « ce pauvre peuple » (page 79) venu habiter les côtes d’Amérique en dépit d’un rude hiver et de « furieux ouragans » (page 79).

-pages 80-81 : comment le texte justifie l’expression paradoxale « ce mode de colonisation si favorable à la liberté »

La colonisation apparaît ici comme porteuse de bienfaits par le bon sens des hommes qui ont su user avec parcimonie de leur pouvoir au sein des terres colonisées.
Alors que l’Angleterre s’avère austère et troublée durant cette période, les terres de Nouvelle-Angleterre, nouvellement colonisées, se révèlent en effet être un asile de paix et de prospérité.
Ce sont les moyens employés pour administrer ces colonies qui s’avèrent, entre autre, favorables à leur liberté. L’expression paradoxale « ce mode de colonisation si favorable à la liberté » désigne alors ici l’un des systèmes colonial adopté à cette époque : les hommes, rassemblés en une société politique, se gouvernaient eux-mêmes sous la bienveillance de la mère patrie dans un respect des lois instituées.

-Qu’est-ce qu’une société ?

Alors qu’il décrit la colonisation des terres américaines, Alexis de Tocqueville nous dresse une définition de la société.
Pour lui, celle-ci se définit tout d’abord par l’intervention du peuple dans les affaires publiques puisque c’est la vie politique qui régie la vie en communauté. Le corps électoral traduit ainsi l’universalité des citoyens où les lois votées et les jugements rendus par la justice semblent répondre à de réels besoins sociaux tout en contribuant à la bonne conduite de la société. Celle-ci repose enfin, selon lui, sur un certain nombre de valeurs et d’idéaux puisqu’elle prône les libertés individuelles, l’égalité des intelligences et l’instruction de ses citoyens afin de lutter contre le fanatisme.