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Accueil || Licence de Lettres || Licence Pro || Théâtre || Article sur la musique du "malade imaginaire" de Joanick Julien

Le malade imaginaire donne de la voix !

La représentation du malade imaginaire de Molière par Joanick Julien le mercredi 30 novembre se veut bien originale. La pièce de théâtre se voit doté d’un aspect comédie musicale qui suscite à lui seul le rire du public !

Le théâtre des jacobins, petite salle de représentation en centre-ville de La Rochelle voyait s’offrir le 30 novembre une représentation originale du malade imaginaire. La troupe amateur du tréteau des deux tours a travaillé pendant des mois sur une représentation burlesque de l’œuvre finale de Jean-Baptiste Poquelin. L’heure de la représentation approchant, la salle se remplit petit à petit, jusqu’à ne plus pouvoir accueillir de spectateurs.
Le silence s’installe et la pièce commence ! Argan compte ses pièces, rien de surprenant jusqu’à ce que... une musique fasse irruption et donne une vision encore plus burlesque que celle véhiculée par la scène originale ! Argan pousse la chansonnette et va même jusqu’à faire du slam sur un fond de musique hip-hop ! Voir cet hypocondriaque affublé d’un pyjama couvert de petits oursons rajoute un effet de surprise comique. Le ton est donné !
En effet, sur tout le déroulement de la pièce, de nombreux intermèdes musicaux métamorphosent les acteurs en chanteurs. Le public se fond dans diverses parodies de musiques plus ou moins récentes. Entre une reprise de Ray Ventura de Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine où « sucer de la naphtaline » est remplacé par « des grains de sable dans la vaseline » en passant par une parodie du gospel Oh happy day ! pour célébrer le nouveau docteur Argan, la comédie par le chant s’instaure très facilement.

La version originale de Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine

Une version scénique de Oh happy day !

La musique est sans aucun doute l’un des éléments fondamentaux de cette adaptation du malade imaginaire. Conférant une force humoristique par ses références aux musiques passées tout en véhiculant des paroles plus ou moins subtiles, la troupe des deux tréteaux a su insuffler un second souffle décalé au théâtre traditionnel. Les vocalises ne sont pas exceptionnelles mais elles ont l’honneur de ne pas meurtrir les tympans comme le font certains « chanteurs » d’émissions de télé-réalité ! Rien que pour cet attrait original, cette pièce mérite d’être regardée et surtout, écoutée par le public !

Louis Bouysse