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A propos de l'auteur

Un film tel que Monuments Men ne s’adresse pas à des spectateurs avides de sensations fortes, c’est un film s’inscrivant dans un genre plutôt politique à l’image de Good Night and Good Luck (2005) qui s’opposait à la « chasse au sorcière » du sénateur MacCarthy dans les années 50. Monuments Men se veut d’abord un film engagé, souhaitant passer un vrai message, loin des grands films hollywoodiens qui s’évertuent en priorité à « casser la baraque » pour parler familièrement.

Une équipe d’hommes, bien loin d’être des soldats avérés, puisque embonpoint et vieillissement semble être les mots les définissant aux mieux, si ce n’était sans la présence de Matt Damon et Jean Dujardin. Un nouveau genre « d’élite » formée pour conserver, retrouver et surtout restituer un nombre incroyable et incalculable d’œuvres d’arts volées par les nazis.

Oui, alors que la guerre se termine, enfin quelqu’un pense à conserver ce patrimoine qui se perd à cause des combats et de la convoitise d’Hitler, voulant faire son propre musée d’art. Brave et « fine » équipe qui doit faire face aux nazis voleurs mais aussi au russes s’appropriant les œuvres en guise de trophées des batailles chèrement gagnées. Encore mieux, se battant presque pour réussir à convaincre l’armée des alliés que le combat pour l’art n’est pas inutile et que, oui !, il y a des hommes pour sacrifier leur vie afin de conserver une autre partie de l’Histoire (Jean-claude Clermont (Jean Dujardin) et Donald Jeffries (Hugh Bonneville) ce dernier meurt pour la protection de La Madone à l’enfant de Michelange (voir ci-dessous)) qui n’est pas à reléguer au second plan :

Madone à l'enfant Michelange

Non, ce film n’est pas une totale fiction. Monuments Men est tiré d’un livre de Robert Edsel, auteur ayant découvert ce commando (l’histoire nous dit que les « monuments men » étaient en réalité plus de 350 hommes de nationalités diverses !) en Italie en 1990, son œuvre est basée sur des témoignages et des archives. George Clooney se fait alors réalisateur de l’Histoire pour mettre en avant un film engagée et témoin à la fois. La malheureuse tendance hollywoodienne toujours présente, pousse parfois le film vers le pathétique (nous noterons le moment ou Donald (Hugh Bonneville) écrit à son père ou le discours « d’encouragement » de Frank Stokes (George Clooney) à ses hommes à travers une radio de fortune) et le comique de certaines scènes ainsi que le personnage de Claire Simone (Cate Blanchett) donnent malheureusement une image plutôt controversée des français et françaises. L’humour léger que contient le film nous donne une partie de ce qui, malheureusement, manque cruellement à ce film pourtant très bon : un développement plus profonds des personnages qui aurait conduit le spectateur à pouvoir réellement s’identifier à ceux-ci.

Néanmoins, Monuments Men allie le témoignage d’un côté de l’Histoire que nous avons trop tendance à ne pas connaître. L’importance de l’art est un thème engagé et bien choisit qui correspond à la volonté et aux opinions du réalisateur George Clooney. Malgré quelques couacs tel que des cliché bien rodés, le film reste très intéressant et bien réalisé. Il réussi à nous transporter dans une partie de l’Histoire que nous ne connaissions pas, mais ça aussi c’est du passé. Et pour terminer, quoi de mieux que les propres paroles de ce réalisateur : « Le sujet est sérieux, mais le ton ne l’est pas. Ce qui me plaît, dans "Monuments Men", c’est que, pour une fois dans l’histoire, les vainqueurs n’ont pas raflé le butin : les musées russes ont encore des œuvres saisies pendant la guerre, mais l’armée américaine a récupéré les œuvres pillées par les nazis, et les a retournées aux possesseurs. » (source : http://cinema.nouvelobs.com/articles/30046-interviews-george-clooney-un-mot-de-travers-une-grimace-et-vous-etes-sur-youtube)

Pour plus d’informations sur « la véritable histoire des Monuments Men » :
http://www.lefigaro.fr/cinema/2014/03/11/03002-20140311ARTFIG00269-la-veritable-histoire-des-monuments-men.php